(Renseignements communiqués par Patrick JURQUET - de St Etienne)



extrait de l'HISTOIRE DU LANGUEDOC DE DAVIC ET VAISSETTE.

Bibliothèque Nationale

Dans le Gévaudan la sécurité publique était compromise par le brigandage d'hommes armés qui à cheval ne cessaient de parcourir les chemins pour s'embusquer dans les passages difficiles pour y détrousser et y assassiner les voyageurs. Le juge de COMMINGES qui faisait une chevauchée en compagnie d'un commissaire reçu 11 coups de fusils et resta mort en pleine route. Il formait deux puissantes bandes à la tête desquelles marchaient des gentilhommes : les JURQUET.

Ceux-ci avait leur repaire dans deux vieilles constructions féodales de MONTJEZIEU et de ST GERMAIN DU TEIL.

MONTJEZIEU et ST GERMAIN sont situés à l'extrémité des montagnes d'Aubrac, vers le sud-est, sur la rive droite du Lot. ST GERMAIN occupe le plateau, MONTJEZIEU est sur le penchant des croupes escarpées qui bordent la rivière commandant la route de MENDE à MARVEJOLS à RODEZ.

C'est de là que les bandits rayonnaient dans la contrée jetant la désolation dans les campagnes et ruinant le commerce. Il y avait deux ans que le pays souffrait d'un aussi dangereux voisinage quand le syndic JOUBERT en porta plainte aux états de PÉZENAS et fut chargé par l'assemblée provinciale d'intervenir à la fois auprès du parlement de TOULOUSE pour l'instruction judiciaire, et auprès du Lieutenant général pour l'exécution des arrêts.

Déjà les états particuliers du Gévaudan avaient en février 1652 appelé la protection des pouvoirs publics.

On mena les poursuites avec vigueur. 37 prévenus, les 4 seigneurs de JURQUET et un notaire furent condamnés à être rompu vivant. Rasement de la tour de ST-GERMAIN et du château de MONTJEZIEU, la confiscation des biens de tous les coupables,10 000 livres d'amende à l'ordonnance du parlement,10 000 au profit du Languedoc.

Par une clause expresse, l'arrêt devait être mis aux mains du Lieutenant-général pour l'appuyer de son autorité "afin que force demeure au ROY et à la justice" avec ordre aux communes de fournir des hommes d'escortes et de corvée.

A cause des frais considérables auxquels donna lieu l'exécution de cet arrêt, tant pour le rasement des maisons que pour la capture et conduite des prévenus, la province renonça aux 20 000 livres qui lui revenaient suivant l'arrêt de la cour et en fit cession à la partie civile.

 

Les gorges austères du plateau central n'étaient point l'unique théâtre des scènes sanglantes qui ramenaient le pays aux périodes anarchiques du moyen-age. Dans ces massifs de montagnes qui s'étendent depuis la haute-vallée de l'Aude jusqu'a la Garonne des troupes d'aventuriers racolées par de puissants personnages battaient incessamment l'estrade et commettaient d'affreuses violences. Benjamin de LEVIS dont le père avait eu de longues démêlées avec le baron de LERAN fut assassiné sur le chemin. Un gentilhomme et sa femme périrent dans leur (il manque le dernier mot).