Traduction 

pour les non latinistes et, peut-être, pour les autres...


 

Avertissement : ce texte a été apporté par Marc Duval qui, en outre, a eu l'extrême gentillesse d'assurer la traduction des paragraphes ayant trait aux Jurquet (dans un hâtif mot à mot nous dit-il !).

Marc Duval poursuit "ma seule réserve porte sur le changement de sens de certains mots du latin classique en latin médiéval : j'ai quelques ignorances en ce dernier domaine. En plus, plusieurs paragraphes ont été rédigée dans une langue fortement contaminée par la langue vulgaire (occitan archaïque); il suffit de regarder tantôt Orator (lat.), tantôt Orador (oc.)... Le paragraphe  16 est mal écrit, alors que le dernier est bien net. Enfin, certains mots se sont spécialisés pour désigner des usages et des redevances nouveaux, et je n'ai pas sous la main de dictionnaire médiéval".

Donc si quelque lecteur se sent à même de compléter, discuter, interprêter ce même texte, nous le convions à en faire profiter Marc Duval, éventuellement par notre intermédiaire.

 
 

12 - [Ecclesia] Sancti Martini de Oratorio.

Andreas Jorquetz et fratres sui et nepotes cederunt et donaverunt Deo et Sancto Petro et Sancto Floro et ad locum ipsius, jure hereditario, ecclesiam Sancti Martini quæ dicitur ad Calidas Aquas, Sancti Stephani de Oratorio et ecclesiam quae vulgo dicitur Bozac, ecclesiam beate Marie de Roueret, et capellam de castro quod dicitur Batpalmes.

12 - Eglise Saint-Martin d'Oradour

André "Jorquetz" et ses frères et neveux ont cédé et donné à Dieu, à St Pierre et à St-Flour et à l'endroit de celui-ci[*], par droit héréditaire, l'église St-Martin qui est dite à Chaudes-Aigues[**], St-Etienne d'Oradour et l'église qui en langue vulagaire est dite Boussac, l'église de la Bienheureuse Marie de Roueyre, et la chapelle du chateau qui est dit Batpalmes

[*][=au lieu consacré à St-Flour, c'est-à-dire au monastère]

[**][Ad introduit un complément de lieu = en classique, "vers"; en médiéval "à". - Je crois comprendre que cette église est à Chaudes-Aigues; est-ce la même que celle du titre (St-Martin d'Oradour) ?... Ou bien faudrait-il comprendre Eglise St-Martin qui est appelé "à Chaudes-Aigues" ? Mais voir la note correspondant au paragraphe 18 : "Chaudesaigues avait deux églises, Saint-Martin et Saint-Julien.]

16 - Orador.

Bernardus, Deusdet, Eustorgius, Aldebertus et Stephanus fratres et Guillelma soror donaverunt Deo et Sancto Petro et Paulo et Sancto Floro ecclesiam de Orador, omnia videlicet quæ ad altare pertinere videntur, hoc est baptisterium, sepulturam et offerendam, et proferentiam, et pertinentias et omnia quæ ad altare pertinent, et pro huiusmodi acceperunt a priore eiusdem loci quinque mansos, mansum de Petrafrigida et Pugusilat, et Malafosseta et appenderia de Metze, et septengentos solidos poienses. Supradictum donum confirmatum fuit et traditum super altare Sancti Flori et hoc jusjurando [per] Bernardum de Orador et alios fratres, et hoc jusjurandum [fecerunt] contra omnes homines qui contrariare voluerunt ecclesiam de Orador, extra segnores de Brezons. Stephanus, Armannus, Eustorgius, Amblardus et isti seniores nostri, hoc donum cum juramento fecerunt Domino et Sancto Petro et Sancto Floro et hanc convenientiam fecerunt domno Aimoni priori. Testes Fulco de Batp[a]lmes, Eustorgius de Brezons et plures alii.

16 - Oradour

Les frères Bernard, Dieudonne, Eustorge, Aldebert et Etienne et Guillema [Guillaumette ne serait qu'un diminutif] la soeur ont donné à Dieu, à St Pierre et Paul et à St-Flour l'église d'Oradour, assurément tout ce qui apparaît toucher à l'autel, à savoir le baptistère, la sépulture, la proferentia, les pertinentia, et tout ce qui touche à l'autel, et pour cela, ils ont reçu du Prieure de ce même lieu [=monastère de St-Flour] 5 manses de Rochefride, Puguslat et Malafosse, et le terrain [j'ai oublié le sens exact de appenderia, ce n'est pas la tenure ni la manse, je crois, mais c'est du même genre] de Metze, et 70 sous du Puy. Le don susdit a été confirmé et apporté sur l'autel de St-Flour, par le serment de Bernard d'Oradour  et des autres frères; et ce serment, [ils] l'[ont fait aussi] contre tous les hommes qui ont voulu s'opposer à l'église d'Oradour, en dehors des seigneurs de Brezons. Etienne, Armand, Eustorge, Amblard et nos seigneurs, ils ont fait ce don avec serment au Seigneur et à St Pierre et à St Flour et ils ont fait cet accord avec le Prieur Aimon. Témoins, Loulques de Batpalmes, Eustorge de Brezons et plusieurs autres.

47 - Sancti Martini de Calidis aquis (1095-1130 circa).

Notum sit omnibus veritatem nosce[re] cupientibus quod quidam homo de illis qui dixerunt « possideamus sanctuarium Dei », nomine Bernardus Geraldi, simulque filii eius Arnaldus clericus, Bernardus, Stephanus, Geraldus, Guillelmus Petrus ecclesiam Sancti Martini de Calidis aquis, de qua monachi Sancti Flori diu ante Claromontense concilium investiti fuerunt ex paterna successione requirentes prœdictis monachis eripere conabantur. Quam ob causam dominus Stephanus tunc Sancti Flori prior compulsus est ante Dominum Urbanum Papam in Claromontensi concilio de prædicto Bernardo Geraldi et filiis eius quœrimoniam facere; quod dominus Urbanus Papa hac de causa in ipso concilio publico excommunicavit, donec prœdictam ecclesiam monachis Sancti Flori liberam et quietam dimitteret.

47 - (Eglise) St-Martin de Chaudes-Aigues (vers 1095-1130)

Qu'il soit connu à tous ceux qui désirent connaître la vérité qu'un des hommes qui ont dit "Que nous possédions le sanctuaire de Dieu !", du nom de Bernard fils de Gerald, ainsi que ses fils Arnald le clerc, Bernard, Etienne, Gerald, Guillaume Pierre ont tenté, quant à l'église St Martin de Chaudes-Aigues, dont les moines de St-Flour furent investis longtemps avant le Concile de Clermont, à partir de la succession paternelle, de l'arracher aux moines susdits. C'est pourquoi le seigneur Etienne alors Prieur de St Flour a été envoyé devant le Seigneur Pape Urbain au Concile de Clermont, pour élever une plainte au sujet de Bernard fils de Gerald et de ses fils. Le seigneur Pape Urbain, pour cette raison, pendant ce Concile public même, [l']excommunia, jusqu'à ce qu'il rende aux moines de St-Flour l'église susdite, libre et tranquille.